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Lors du tournage d’Indiana Jones et la Dernière Croisade en 1988, Steven Spielberg fit un choix de casting qui éveilla aussitôt la curiosité d’Hollywood. Pour incarner le père d’Indiana Jones, il choisit l’ancien James Bond : Sean Connery. L’ironie amusa plus d’un, car Connery n’avait que douze ans de plus que Harrison Ford. Mais dès les premières prises, leur alchimie éclata à l’écran comme un miracle : deux légendes de l’action, de deux générations, se révélant et s’élevant mutuellement.

Harrison Ford, déjà profondément ancré dans son rôle, s’inquiétait du ton à donner à cette relation père-fils. Connery, lui, débarqua sur le plateau avec une assurance tranquille et une prestance qui imposa d’emblée le tempo. Lors de la première lecture du scénario, il interrompit Spielberg et lança avec malice : « Rendons-les humains, pas seulement héros. » Cette phrase changea tout. Ford se souviendra plus tard : « Sean pouvait insuffler de la noblesse à la scène la plus absurde, puis, une seconde après, sortir une réplique qui faisait éclater tout le monde de rire. »

Né le 25 août 1930 à Édimbourg, en Écosse, Connery croisait à l’écran un Ford né le 13 juillet 1942 à Chicago. Tous deux étaient devenus des icônes planétaires. Mais sur le plateau de la Dernière Croisade, leur relation avait quelque chose de plus intime que professionnel. Ford plaisanta un jour : « Il me traitait comme un écolier dissipé. Même hors caméra. »

L’une des scènes les plus cultes – celle où père et fils sont attachés dos à dos dans un château nazi – reste un souvenir hilarant pour l’équipe. L’espace exigu exigeait une parfaite synchronisation. Connery, fidèle à son instinct d’improvisateur, lâcha soudain, au beau milieu de la tension, un « Elle parle en dormant ». Réplique non prévue. Le regard stupéfait de Ford, sa réaction spontanée, fit mouche. Spielberg laissa tourner. La scène resta. Ford confia plus tard : « Il m’a eu, mais de la plus belle des manières. J’ai failli éclater de rire. Et c’était magique. »

Leur amitié hors plateau était authentique. Un jour, pendant une pause de tournage, Connery invita Ford à jouer au golf en Espagne. Ford arriva en pantalon cargo poussiéreux et casquette de baseball. Connery, impeccable, vêtu de blanc, tailleur repassé. « Tu viens pour la guerre ? » plaisanta-t-il en lui tendant une vraie casquette de golf. Ce n’était pas une question d’apparence, mais de standards. Ford en prit bonne note et, dès le lendemain, glissa des chemises de rechange dans son sac, pour les reshoots.

Dans une interview à Empire, Connery confia un jour : « Harrison a une qualité rare : il écoute. Et dans ce métier, c’est un art qui se perd. » Ford lui rendit l’hommage inverse dans Entertainment Weekly : « Sean apportait une sorte d’intégrité d’un autre temps. Il pouvait imposer le silence d’un simple regard, puis faire rire un technicien dans la seconde qui suivait. »
Une estime profonde naquit entre eux, bien au-delà du plateau. Lors de la remise du Prix d’Honneur de l’American Film Institute à Sean Connery en 2006, Ford fut l’un des orateurs. Il déclara : « J’ai joué son fils. Et j’ai appris plus sur la présence, le rythme, la grâce, en quelques semaines qu’en plusieurs années. » Connery, les yeux embués, murmura plus tard à la presse : « Ce garçon est devenu un sacré homme. »

En 2020, lorsque Connery s’éteignit à l’âge de 90 ans, Harrison Ford déclara sobrement : « Il était mon père… pas dans la vie, mais à l’écran et dans mon cœur. » Une phrase simple, mais lourde d’un amour forgé bien au-delà d’un scénario.

Leur collaboration fut une étincelle fugace, un instant de grâce entre deux étoiles d’époques différentes, qui trouvèrent sous le soleil brûlant, les courses-poursuites nazies et les temples oubliés, quelque chose de profondément humain. Une vérité qui résonne encore chaque fois qu’on les revoit réunis, père et fils, au cœur de l’aventure.

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