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#188
L’affaire Bétharram est l’un des plus grands scandales de pédocriminalité et de violences dans l’histoire de l’éducation française, impliquant l’institution catholique Notre-Dame-de-Bétharram (rebaptisée Le Beau Rameau en 2009) à Lestelle-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Voici une synthèse concise des éléments clés, basée sur les informations disponibles :

Contexte et révélations
  • Période concernée : Les faits dénoncés s’étendent des années 1950 aux années 2000, avec des violences psychologiques, physiques et sexuelles (y compris viols) rapportées par plus de 200 anciens élèves.
  • Déclencheur : En octobre 2023, un groupe Facebook permet aux victimes de se concerter, entraînant un bond des plaintes en 2024. En février 2025, Mediapart révèle l’ampleur du scandale, avec 112 plaignants à ce moment-là.
  • Nature des violences : Les témoignages décrivent des châtiments corporels, humiliations, attouchements, masturbations imposées, et viols, souvent perpétrés par des prêtres et surveillants dans un cadre isolé, notamment dans les dortoirs. Les victimes qualifient l’établissement de « repère idéal pour les pédophiles » avec un « système de prédateurs » étalé sur des décennies.


Acteurs impliqués
  • Pères de Bétharram : La congrégation religieuse dirigeant l’établissement est au centre des accusations. Des figures comme le père Pierre Silviet-Carricart (directeur, mis en examen pour viol en 1998, suicidé en 2000) sont citées.
  • Surveillants : Des surveillants, comme Patrick M. (mis en examen en février 2025 pour viols et agressions sexuelles entre 1991 et 2004) et Gérard M. (alias frère Christian M.), sont également visés.
  • François Bayrou : Le Premier ministre, ministre de l’Éducation (1993-1997) et président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques à l’époque, est accusé d’avoir été informé des violences dès 1996 et d’avoir intervenu pour défendre l’établissement, notamment dans l’affaire Silviet-Carricart. Bayrou nie avoir eu connaissance des abus sexuels, affirmant n’avoir été alerté que sur des cas de violences physiques (ex. : une gifle en 1995). Des documents contredisent ses déclarations, notamment sur le licenciement d’un surveillant condamné, qui aurait été promu en 1997-1998.


Enquêtes et actions judiciaires
  • Plaintes : Plus de 200 plaintes ont été déposées, mais beaucoup sont prescrites en raison du délai de 10 à 30 ans pour les agressions sexuelles et viols. Des victimes, via leur avocat Jean-François Blanco, demandent un élargissement de la prescription, arguant de la « sérialité » et du caractère systémique des crimes.
  • Enquêtes en cours :
    • Une information judiciaire est ouverte par le parquet de Pau depuis février 2024, avec une mise en examen notable (Patrick M.).
    • Une commission d’enquête parlementaire, créée en février 2025, examine les défaillances de contrôle des établissements privés sous contrat. François Bayrou y est auditionné le 14 mai 2025, dans une atmosphère tendue.
    • Une commission indépendante, mandatée par la congrégation et incluant Jean-Marc Sauvé (ex-président de la Ciase), est lancée en avril 2025 pour analyser les violences.
  • Autres établissements : Des plaintes similaires émergent dans d’autres écoles liées à la congrégation, comme Ozanam à Limoges, avec des accusations de « crime contre l’humanité » pour contourner la prescription.


Polémiques et implications
  • François Bayrou : Sa défense, centrée sur un rapport d’inspection de 1996 qui n’avait rien relevé d’anormal, est contestée. Des témoins, comme l’enseignante Françoise Gullung, affirment avoir tenté de l’alerter dès 1995, sans succès. Bayrou accuse ses détracteurs, notamment LFI, de politiser l’affaire. Sa cote de popularité chute après son audition (20 % en mai 2025).
  • Défaillances systémiques : L’affaire révèle un manque de contrôle des établissements privés catholiques, une omertà impliquant des élites locales et religieuses, et des pressions sur les lanceurs d’alerte. La ministre Élisabeth Borne regrette que « l’État n’ait pas été au rendez-vous ».
  • Impact culturel : La médiatisation, amplifiée par des publications comme Le silence de Bétharram d’Alain Esquerre (24 avril 2025), libère la parole des victimes et inspire des dénonciations dans d’autres établissements catholiques.


Défis actuels
  • Prescription : La majorité des plaintes risquent d’être irrecevables en raison des délais légaux, poussant les victimes à explorer des qualifications comme « crime contre l’humanité ».
  • Reconnaissance : Les victimes cherchent une reconnaissance judiciaire et une réforme des mécanismes de contrôle et de prévention. La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles (Ciivise) souligne que Bétharram n’est pas un cas isolé.
  • Politisation : L’implication de Bayrou transforme l’affaire en un débat politique, avec des accusations de « chasse à l’homme » par ses soutiens et de « scandale d’État » par l’opposition.


Conclusion
L’affaire Bétharram expose un système de violences institutionnalisées couvert par des décennies de silence, impliquant des religieux, des surveillants et des complicités présumées parmi les élites. Les enquêtes en cours et la mobilisation des victimes visent à obtenir justice, malgré l’obstacle de la prescription, et à réformer la prévention des abus dans les établissements scolaires. L’implication de figures politiques comme François Bayrou ajoute une dimension controversée, alimentant les tensions entre reconnaissance des victimes et instrumentalisation politique.
#189
L'ombre des Studios a écrit :Polémiques et implications
  • François Bayrou : Sa défense, centrée sur un rapport d’inspection de 1996 qui n’avait rien relevé d’anormal, est contestée. Des témoins, comme l’enseignante Françoise Gullung, affirment avoir tenté de l’alerter dès 1995, sans succès. Bayrou accuse ses détracteurs, notamment LFI, de politiser l’affaire. Sa cote de popularité chute après son audition (20 % en mai 2025).
François Bayrou a promis mardi de rendre publics tous les documents qu’il a produits devant la commission d’enquête sur les violences physiques et sexuelles faites aux enfants, née du scandale de Bétharram, pour montrer que les accusations portées contre lui « sont scandaleusement inexactes ».

« Pour que cette polémique soit close, j’ai l’intention, dans les quarante-huit heures, de mettre en ligne la totalité des documents (…) qui montreront que ces accusations sont scandaleusement inexactes et qui, je l’espère, permettront à tous ceux qui sont intéressés de se faire une opinion loyale », a affirmé le premier ministre devant l’Assemblée nationale, lors de la séance des questions au gouvernement.

Il répondait à la députée de La France insoumise (LFI) Sarah Legrain, qui l’interrogeait sur un document du collectif de victimes de cette vaste affaires de violences physiques et sexuelles, selon lequel un surveillant condamné pour violences sur un élève en 1996 faisait toujours partie de l’établissement en 1997-1998, contredisant une lettre du directeur de l’époque, citée par M. Bayrou lors de son audition, assurant qu’il avait été licencié.

https://www.lemonde.fr/politique/articl ... 23448.html
#209
Racisme, double jeu et extrême droite : enquête sur Alexandre Perez, élu de la majorité Bayrou
Depuis plusieurs années, les réseaux sociaux sont devenus un théâtre d’expression pour toutes sortes d’opinions, parfois les plus radicales. Mais il arrive que les discours haineux ne proviennent pas de simples trolls anonymes. C’est ce que révèle une enquête récente de Mediapart, qui met en cause Alexandre Perez, élu municipal à Pau, rattaché à la majorité de François Bayrou. Derrière un compte X (ex-Twitter) anonyme, l’élu aurait diffusé des propos ouvertement racistes, islamophobes et favorables aux thèses d’extrême droite.

Un compte anonyme révélateur
Depuis 2020, le compte nommé @DartiGogol, utilisant le pseudonyme « Dr. Parrot » (clin d’œil ironique à Olivier Dartigolles, ancien opposant de Bayrou), a diffusé de nombreux messages empreints de haine, en particulier contre les musulmans, les personnes noires et arabes, mais aussi contre les élus de gauche, les journalistes engagés et les victimes de violences institutionnelles. Ce compte défend sans ambiguïté la théorie du « grand remplacement », idée conspirationniste et raciste qui a inspiré plusieurs attentats terroristes, notamment celui de Christchurch en 2019. Il promeut également la « remigration », concept xénophobe défendu par les milieux néonazis et identitaires.

Pendant des mois, ce profil restait anonyme. Mais une capture d’écran publiée par Alexandre Perez lui-même dans un groupe WhatsApp privé a permis de faire le lien irréfutable entre l’élu et ce compte sulfureux. Cette erreur, datée de juillet 2024, est aujourd’hui utilisée comme preuve par Mediapart pour établir sa responsabilité.

Déni public et preuves accablantes
Interrogé par les journalistes de Mediapart, Alexandre Perez a formellement nié tout lien avec le compte @DartiGogol. Il a affirmé n’en être « ni l’auteur, ni le gestionnaire », et prétend ne l’avoir jamais utilisé ni même connu. Pourtant, plusieurs éléments confirment la connexion entre ses activités publiques et les contenus diffusés par ce compte :
Le compte @DartiGogol fait fréquemment référence à des activités professionnelles, à des entreprises spécifiques (comme la société Versity spécialisée dans les cryptomonnaies), ou encore à des restaurants anciennement dirigés par Perez à Pau.

Il s’est également impliqué dans le dossier sensible des abus à Notre-Dame-de-Bétharram, reprenant exactement les arguments utilisés par Perez sur un faux compte Facebook révélé quelques jours plus tôt par Mediapart.
Enfin, il relaie les mêmes causes, les mêmes expressions, les mêmes opinions politiques, souvent jusqu’à la formulation exacte.

Une dérive idéologique assumée
À travers des centaines de messages, @DartiGogol assume une idéologie raciste et violente. Il déclare ouvertement préférer « être facho que terroriste islamiste », affirme que « les Noirs et les Arabes égorgent des innocents », ou que l’islam est une « arnaque du 6e siècle ». Il soutient les partis d’extrême droite comme Reconquête ou le Rassemblement national, et encourage la haine envers les élus de gauche comme Paul Vannier (LFI), qu’il accuse de « manipuler les victimes » de Bétharram pour des raisons politiques.

Un silence politique embarrassant
Ce qui choque dans cette affaire, au-delà de l’idéologie nauséabonde diffusée, c’est l’impunité dont semble bénéficier Alexandre Perez. Malgré la reconnaissance de son faux compte Facebook, malgré les preuves accablantes de sa gestion du compte @DartiGogol, ni le MoDem, ni François Bayrou, ni même le gouvernement auquel il est rattaché n’ont pris de distance officielle ou initié de procédure d’exclusion.

Pire encore : le 30 avril dernier, Alexandre Perez était invité à Matignon par François Bayrou lui-même, dans le cadre de sa fonction de représentant d’un collectif de victimes. Cette proximité avec les plus hauts niveaux du pouvoir met en lumière une complaisance troublante envers des discours d’extrême droite au sein même d’une majorité gouvernementale censée défendre les valeurs républicaines.
Alexandre Perez s’attaque également violemment à plusieurs journalistes, notamment Nassira El Moaddem ou Karim Rissouli, les insultant de manière raciste ou les accusant d’antipatriotisme. Il rejette toute critique de ses propos en invoquant la défense de « la France des patriotes », et revendique hautement sa fierté d’être qualifié de « facho raciste ».

La normalisation d’un discours dangereux
Ce cas n’est pas isolé : il illustre un glissement inquiétant de certains acteurs politiques, qui tout en occupant des fonctions républicaines, flirtent avec les idées les plus extrêmes, voire les diffusent activement sous couvert d’anonymat. Cela pose une question centrale pour notre démocratie : jusqu’où peut-on tolérer que des élus défendent des théories racistes, islamophobes, et antidémocratiques sans être inquiétés ?

L’affaire Alexandre Perez, si elle est confirmée par une enquête judiciaire ou politique, devrait constituer un cas d’école. Elle questionne les partis, les électeurs, mais aussi les institutions : quelles sont les limites de la liberté d’expression pour un élu ? Quels mécanismes existent pour prévenir la dérive radicale de certains responsables publics ? Et enfin, que vaut la promesse républicaine d’égalité et de respect, si elle peut être bafouée impunément par ceux-là mêmes qui sont censés la défendre ?

« Je suis facho, et alors ? » : les messages racistes d’un élu proche de Bayrou

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